Les désagréments , quand consulter? | Dubndidu Atelier

Les désagréments , quand consulter?

Je vais essayer de vous exposer ici l’ensemble des troubles ou désagréments que vous pouvez rencontrer suite à votre accouchement ou lors de votre reprise du sport. Il est important de comprendre qu’il ne faut accepter ces troubles ! Il peut y avoir des gênes et des sensations différentes voire désagréable car votre corps a changé et qu’il est dans une dynamique de retour à l’équilibre. Mais en aucun cas il ne faut accepter des douleurs intenses, des fuites urinaires etc…

Côté périnée:

C’est au niveau du périnée qu’il va se passer beaucoup de changements au niveau des sensations. Et cela même si vous avez accouché par césarienne car c’est majoritairement la grossesse qui viens distendre votre périnée avec le poids qu’elle va imposer à vos muscles.

  • Les douleurs et inconforts : Il se peut que l’on ressente des douleurs au niveau de la cicatrice. Cela peut se produire à la station assise, au moment des rapports sexuels ou lors de vos exercices sportifs. Cela se manifeste par des tiraillements, coups d’électricité, petites douleurs ou gênes…

Dans la majorité des cas une douleur légère ou une sensibilité au niveau de la cicatrice est normale. La cicatrisation est effectivement terminée au bout de 3 semaines -1 mois mais les tissus continuent à évoluer pendant longtemps. Les nerfs reprennent leur pleine sensibilité et il peut exister des petites adhérences qui sont douloureuses. C’est par le massage de votre cicatrice que vous allez diminuer ces sensations désagréables et libérer les adhérences. Vous pouvez commencer à partir de 3 semaines après votre accouchement et continuer à masser dans qu’il reste des petites sensibilités.

/ ! Si la douleur est extrêmement intense et handicapante ce n’est pas normal il faut consulter.

  • La pesanteur pelvienne : Comme son nom l’indique la pesanteur pelvienne c’est une sensation désagréable que quelque chose pèse au niveau de votre périnée, de vos organes génitaux. C’est lourd et parfois handicapant. Il peut résulter une pesanteur juste après votre accouchement due à votre utérus qui pèse encore 1 kilo et vient appuyer sur votre périnée. Cela s’explique par la distension de votre plancher pelvien, le hamac de muscle que constitue votre périnée est relâché et laisse donc toute vos structures peser vers le bas (vessie, utérus et rectum). C’est la raison principale pour laquelle vous effectuez une rééducation du périnée.

Cette sensation doit vous amener à  vous mettre au repos lorsque vous la ressentez ! Que ce soit simplement parce que vous êtes debout juste après l’accouchement ou lorsque vous avez repris votre sport quelques semaines après. Cette sensation est le signe que vos muscles en ont assez et qu’il leur faut du repos. Si par contre la sensation est permanente c’est probablement que votre périnée a besoin de rééducation à nouveau ou que vous souffrez de troubles plus important. Il faut alors consulter !

Cela peut être le signe d’un trouble du type prolapsus, c’est ce qu’on appelle plus communément la descente d’organe. Ce n’est pas forcément définitif mais il ne faut pas laisser trainer et venir tonifier votre périnée. ON NE FORCE PAS (quelle que soit l’activité que vous faites) sur une pesanteur gênante qui s’installe.

Il existe plein de manière de continuer à bouger mais la pesanteur vient vous indiquer que votre périnée n’est pas encore tout à fait OK. Cela étant dit il y a des jours mieux que d’autres, ou vous êtes plus en formes etc.. C’est pareil pour votre périnée…C’est pourquoi il faut écouter vos sensations avant tout. Encore une fois il y a une différence  si cela est léger et n’évolue pas ou alors si cela finit en douleur ou gêne constante et handicapante. Mieux vaut consulter pour faire le point si vous avez un doute et surtout en parler.

Le Saviez-vous ? Les douleurs pendant les rapports sexuels s’appellent les dyspareunies. Elles sont fréquentes lors de la reprise des rapports en post-partum quel que soit le délai de reprise. Les causes majeures sont la rigidité de la cicatrice, le manque de lubrification et la peur (Crispation due à la peur). Alors pas de panique ! Prenez le temps 🙂

  • Les fuites urinaires : Grandes pourvoyeuses de consultations ! Car oui c’est très gênant et ce n’est surtout pas normal de se faire pipi dessus. Les fuites urinaires sont encore une fois dues au relâchement du périnée. Parfois elles débutent même pendant la grossesse mais apparaissent majoritairement dans les jours suivant l’accouchement. Après l’accouchement le périnée est un peu comme traumatisé, ce qui peut expliquer les fuites. Souvent elles régressent en quelques jours pour persister à l’effort ou la toux. Si vous expérimenter des fuites urinaires n’hésitez pas à en parler à votre sage-femme et faire la fausse inspiration thoracique régulièrement pour commencer à tonifier votre périnée (remettre vidéo 1 )… Et surtout prenez bien RDV pour votre rééducation !

Il faut savoir que les fuites urinaires sont généralement d’évolution favorable car le périnée reprendre un tonus global mais c’est par la rééducation que vous obtiendrez les meilleurs résultats. D’autant plus si vous faites du sport avec des impacts ! Les impacts ce sont les sauts, on en retrouve pendant la course à pied, la boxe, la corde à sauter etc. Les impacts poussent sur votre vessie, et si vos sphincters ne sont pas bétons la fuite arrive…

Il se peut même que vous ayez expérimenté des fuites dans votre sport sans avoir eu d’enfant. Ce n’est pas normal, il ne faut pas l’accepter et consulter. Votre périnée à besoin  de rééducation ou plutôt simplement d’éducation.

Notez bien que la plupart des troubles ne sont pas définitifs et que l’on peut toujours venir retravailler son tonus périnéal quelle que soit la période de notre vie !

  • COTE ABDOMINALLes douleurs :

Il est fréquent et normal d’avoir des douleurs abdominales après l’accouchement. Les premières semaines ce sont souvent des contractions dues à votre utérus qui se contracte avec une force inouïe. Par la suite résulte souvent une sensibilité au niveau de l’utérus. Ces douleurs doivent être modérées et céder avec un antalgique simple.

Vous pouvez également avoir subi une césarienne qui va venir ajouter des sensations douloureuses dans cette zone. En cas de césarienne il est normal d’avoir plus mal et plus longtemps. Encore une fois cela doit être tolérable et diminuer avec des antidouleurs et/ou en prenant une position plus confortable.

  • Le diastasis : Le diastasis, évoqué dans la fiche 4 sur la rééducation abdominale ; est un écartement des muscles grands droits (vos tablettes de chocolat). Il est physiologique pendant la grossesse et vos muscles ont besoin de temps et des bons exercices pour reprendre leur place en douceur. Il est formellement déconseillé de venir faire des abdominaux non hypopressifs lorsque l’on souffre de diastasis. Avec les mauvais exercices vous risquez de majorez le trouble voire le rendre permanent !

N’hésitez surtout pas à en parler lors de votre rééducation et ne forcez pas dessus. Les abdos hypopressifs à l’inverse pourront avoir un effet bénéfices et aider à resserrer les fibres musculaires par un tonus général et sans pousser vos viscères vers l’avant.

  • BASSIN/DOSDouleurs de bassin/symphyse pubienne :

Pendant la grossesse vos articulations sont imprégnées de progestérone qui assouplie vos tendons et ligaments. Il en résulte que votre bassin acquiert une légère capacité de mouvement en vue de l’accouchement. A l’accouchement le passage de la tête de bébé vient légèrement écarter les articulations du bassin et notamment au niveau de la symphyse pubienne (au niveau du pubis).Ces douleurs sont parfois très gênantes pour se mobiliser. La première chose à faire c’est le serrage de bassin ! Remettre vidéo 2 C’est très efficace, cela soulage beaucoup et c’est très facile à réaliser. Par la suite vous pouvez porter les ceintures type PHYSIOMAT dont je parlerais dans la fiche 10 sur les équipements et accessoires. Ce sont des ceintures qui miment le serrage de bassin et se positionnent donc au niveau du bas du bassin. L’idée c’est de resserrer votre bassin donc soulager les articulations ET de le repositionner en situation neutre pour neutraliser l’antéversion.

  • Le coccyx : Les changements dus à la grossesse et principalement l’accouchement mettent votre coccyx à rude épreuve. Le coccyx est un petit os tout au bout de votre sacrum. Il est censé être capable d’une certaine mobilité.Parfois après une grossesse ou un accouchement difficile le coccyx ne revient pas dans sa position initiale ou se fige occasionnant des douleurs. Ici l’ostéopathe sera votre meilleur allié pour venir replacer correctement ce petit os et lui redonner pleine mobilité. Inutile de laisser trainer ce genre de désagrément en cas de douleur persistante.
  • Les lombalgies : Les lombalgies ce sont tout simplement toutes les douleurs que vous ressentez dans le bas du dos. Elles sont extrêmement fréquentes pendant et après la grossesse. Majoritairement due à la position de votre bassin en antéversion (c’est-à-dire cambrée). Là encore le premier réflexe sera de réaliser un serrage de bassin afin de vous replacer en position neutre (avec une écharpe ou la ceinture PHYSIOMAT)

/! Toutes les ceintures lombaires ne sont pas bonnes ! Le genre de ceinture qui forme une vraie armure pour soutenir votre dos va effectivement soulager votre douleur à court terme (car les muscles sont mis au repos) ; mais plus vous allez la porter plus vos muscles ne vont pas travailler et donc en enlevant la ceinture les douleurs réapparaissent et c’est un cercle vicieux. De plus elles ont le mauvais atout d’appuyer sur votre ventre et donc de pousser toutes vos structures abdominales en direction de votre périnée …

Votre dos  doit être tonifié. C’est là où l’activité physique aura grand intérêt.. Un dos et une sangle abdominale toniques vous assureront un confort à long terme.

Pour résumer: Il existe pleins de possibilité d’avoir mal après votre accouchement ; Certaines douleurs sont normales et d’autres non ; L’important c’est toujours de bien s’informer et surtout ne pas hésiter à consulter lorsque les douleurs atteignent une intensité anormale.

Encore une fois écoutez votre corps et faites-lui confiance.